CAROLINE MARKS A ÉTÉ LA PLUS JEUNE ATHLÈTE À GAGNER SUR LE CIRCUIT PROFESSIONNEL DU SURF FÉMININ ET À EXCELLER AUX JEUX OLYMPIQUES.
Le succès et la gloire olympique ne se sont pas fait attendre pour la championne de surf Caroline Marks. Originaire de Floride, cette Américaine a atteint l'apogée de son sport à seulement 22 ans l'année dernière. Fait exceptionnel dans n'importe quelle discipline, la même année elle a été couronnée championne de la World Surf League (WSL), et elle a également remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Paris.
Cela préfigurait peut-être ses futurs exploits lorsque son père Darren l’initia au surf un certain vendredi, alors qu’elle n’avait que sept ans. Dès le dimanche suivant, elle était non seulement capable de maintenir son équilibre sur sa planche, mais également d’effectuer des virages dans les vagues.
Aînée des filles dans une famille de six enfants, Caroline observait ses frères s'amuser avec enthousiasme sur le plan d'eau devant leur maison située à Melbourne Beach, en Floride. Ses frères ne cessaient de répéter que le surf était l'activité la plus "cool" au monde. Cela a incité leur jeune sœur à essayer de les imiter, dans le but de les impressionner et de vérifier la véracité de leurs propos.
C'est ainsi que fonctionne toujours la famille Marks. Tous ses membres se défient mutuellement et s'encouragent à gravir sans cesse les échelons du succès. Cela a toujours été la principale motivation de Caroline : exceller pour sa famille; pour la fierté des siens.
Depuis son plus jeune âge, dotée d'un talent exceptionnel et d'une éthique de travail exemplaire, Caroline Marks n'a cessé de chercher à se perfectionner et à découvrir tous les astuces et les subtilités de son sport favori. Dotée d'une grande capacité d'apprentissage, elle a assimilé une multitude de connaissances en observant attentivement les meilleurs surfeurs et surfeuses du monde.
Engagée dans des compétitions dès l'âge de huit ans, cette jeune fille, dont la mère et la grand-mère sont d'origine grecque, a rapidement progressé et franchi les étapes. Peu importe les niveaux de compétition, elle battait des concurrentes bien plus âgée et expérimentée qu'elle.
À 11 ans, Caroline remporte son premier concours national. Elle se souvient : «Le sentiment que j'ai eu était tellement incroyable, j'étais au sommet du monde et je me sentais tellement bien» (...) «Je pense que c'est là que j'ai eu un déclic, c'est là que je me suis dit : c'est ce que je veux faire pour le reste de ma vie et je ne veux jamais m'arrêter».
Les fins connaisseurs du sport ne se tromperont pas. À 12 ans, Caroline est si dominante, qu'ils savent déjà qu'elle sera championne du monde. Ce n'est pas une question de "si" mais de "quand".
Deux ans plus tard, Marks devient la plus jeune surfeuse de l'histoire à être sélectionnée dans l'équipe nationale des États-Unis. Elle est également la protagoniste d'un court documentaire produit par Red Bull TV, intitulé "That's Caroline", qui retrace son histoire, incluant notamment un voyage familial en Grèce, terre de ses ancêtres maternels.
La famille saisit cette occasion pour rendre hommage à la grand-mère du clan, récemment disparue. Caroline gardera à jamais le souvenir de ce qui fut l'un des plus beaux voyages de sa vie.
L'année suivante, établissant un nouveau record, elle devient la plus jeune surfeuse à se qualifier pour le championnat de la World Surf League. Elle se classe au 7e rang, mais impressionne tellement les juges qu'ils lui attribuent sans hésiter le titre de recrue de l'année 2018.
En 2019, elle bat déjà régulièrement, à 17 ans seulement, les meilleures surfeuses du Tour de la WSL, dont : la septuple championne du monde Stephanie Gilmore, l'excellente Malia Manuel (https://covergirlsdusport.blogspot.com/2024/02/malia-manuel-la-perle-du-pacifique-si.html), et la triple championne mondiale Carissa Moore. Cela lui vaudra d'être qualifiée pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en compagnie de Moore, et d'être la surfeuse la mieux classée au monde.
Au passage, elle devient également la première surfeuse à recevoir le prix « Best of April », qui récompense les performances remarquables des futurs athlètes olympiques de l'équipe américaine.
À cause de la pandémie de COVID-19, les JO de Tokyo sont remis à juillet et août 2021.
En 2020, pendant la suspension des compétitions de surf en raison de la pandémie, Caroline a eu l'honneur d'être choisie pour apparaître dans le prestigieux numéro spécial "Maillots de Bain" du magazine Sports Illustrated. Elle a récidivé cette année dans l'édition 2025 de SI Swimsuit réalisée dans sa Floride natale, à Boca Raton.
Elle reconnaît éprouver parfois des difficultés avec son image corporelle. Poser ainsi pour SI en maillot de bain a été une expérience assez intimidante. En tant que surfeuse professionnelle, Caroline est habituée à porter des maillots de bain fonctionnels pour ses performances. Cependant, ceux-ci dévoilent moins son corps que les bikinis qu'elle porte lors des séances photos pour Sports Illustrated. Ce sont des tournages à grands déploiements qui peuvent être éprouvants physiquement, comme l'a raconté la joueuse de tennis Eugénie Bouchard, qui a vécu l'expérience en 2018 (https://covergirlsdusport.blogspot.com/2025/05/de-steffi-graf-sunisa-lee-en-passant.html).
Bien que les milliers de commentaires sur ces superbes séances photos aient été majoritairement positifs, Marks a tendance à se laisser influencer en se focalisant sur un seul message négatif et désobligeant. Mais elle a compris que : «en fin de compte, lorsque les gens font des commentaires négatifs sur vous, c'est généralement à cause de leur propre insécurité, et je pense que le simple fait d'apprendre cela a été vraiment utile».
Caroline garde un très bon souvenir de sa première expérience avec l'équipe de Sports Illustrated. Les gens de la production du "Spécial Maillots de Bains" ont su la mettre à l'aise et en confiance. Il faut se rappeler qu'elle venait à peine de fêter ses 18 ans et qu'à un si jeune âge, cette séance photo en bikini, sur les plages des Îles Turques-et-Caïques, représentait une "grosse affaire". Celle de dévoiler davantage son corps dans une production d'une telle envergure.
Le numéro spécial "Maillots de Bain" de mai 2025 a mis en vedette plusieurs athlètes féminines d'élite qui ont remporté des titres mondiaux, ou établis des records, au cours de l'année précédente. Selon la rédactrice en chef du SI Swimsuit, MJ Day, ces jeunes femmes «incarnent la prochaine génération d'étoiles prêtes à transformer le monde du sport. Elles défient les stéréotypes et défendent l'égalité, inspirant les jeunes filles à s'imaginer à la fois comme des athlètes et des leaders».
Day poursuit : «Chez SI Swimsuit, nous avons toujours célébré l'avenir des femmes, et il n'y a pas de meilleure façon d'honorer ces réalisations remarquables qu'en les présentant dans les pages de notre numéro.»
Il n'y a pas seulement Sports Illustrated qui a tenu à encourager Caroline Marks à atteindre les plus hauts sommets de son sport. En effet, elle est commanditée par des marques comme Roxy, Red Bull et Freestyle USA.
Elle ne s'attendait pas à connaître autant de succès, si tôt dans sa carrière. Une carrière qui se poursuit avec autant de bonheur puisqu'elle vient de remporter récemment un autre titre, au Portugal.
Caroline est totalement dédiée à son travail. Elle poste souvent des vidéos sur ses réseaux sociaux qui la montrent à l'oeuvre, sur les vagues, ou au gym, à l'entraînement. Mais elle est plutôt discrète sur sa vie privée.
La charmante athlète américaine, ouvertement féministe, utilise désormais sa notoriété pour promouvoir l'acceptation de l'image corporelle chez les jeunes filles, surtout celles qui sont en pleine puberté. Elle a aussi milité pour l'égalité du traitement salarial entre les surfeurs et les surfeuses professionnels.
Lors de sa première année sur le circuit du championnat WSL, les femmes recevaient une rémunération inférieure à celle des hommes. Cependant, dès l'année suivante, cette disparité a été corrigée. Caroline a exprimé sa profonde gratitude envers les surfeuses qui ont combattu avant elle pour obtenir enfin justice et garantir l'égalité salariale. Elles ont réussi à ouvrir la voie vers ce succès.
Entre-temps, après la fin de la suspension des compétitions de surf en raison du coronavirus, les Jeux Olympiques de Tokyo ont eu lieu à l'été 2021. Marks aspirait à une médaille olympique tout en étant, à seulement 19 ans, la plus jeune concurrente des épreuves disputées à Tsurigasaki, un endroit situé à une centaine de kilomètres à l'est de Tokyo.
Bien que Caroline ait obtenu le meilleur score des Jeux, hommes et femmes confondus, durant les épreuves de qualifications, elle a perdu lors du match décisif pour la médaille de bronze contre Amuro Tsuzuki. Cette quatrième place, juste au pied du podium, a été une grande déception, aggravée l'année suivante, en 2022, lorsqu'elle a rencontré des problèmes de santé qui l'ont contrainte à manquer la moitié de la saison sur le World Surf League Tour.
Mais en 2023, tous ces ennuis ont servi de motivation pour connaître sa meilleure saison à vie. Après avoir gagné plusieurs compétitions en WSL, elle remporte son premier championnat du monde à l'âge de 21 ans. Un exploit sans précédent à un si jeune âge. C'est l'accomplissement de son plus grand rêve, après avoir bénéficié du soutien d'une foule de supporteurs, et après avoir travaillé si dur et avec tant d'acharnement, en faisant tant de sacrifices.
L'été suivant, aux Jeux Olympiques de Paris, l'heure de la revanche a sonné pour Caroline Marks. Dans les vagues les plus difficiles à surfer au monde, celles de Teahupo'o, à Tahiti, la teneuse du titre 2023 de la WSL a prouvé que ce championnat n'était pas de la chance mais la marque d'une championne incontestable.
Dans la grande finale, Caroline a vaincu la Brésilienne Tatiana Weston-Webb pour ramener à la maison la très convoitée médaille d'or des JO de Paris 2024. Elle se rappelle : «Une fois qu'ils l'ont annoncé, j'ai fondu en larmes. C'est juste super émouvant - toute votre vie passe par un moment comme celui-ci, donc c'est vraiment spécial». Ce qui est encore plus "spécial" voire quasi impossible, c'est de remporter deux grands titres mondiaux (WSL + JO) la même année, à seulement 22 ans.
Évoquant les sacrifices qu'elle a dû consentir pour atteindre ses objectifs, Marks admet avoir manqué de nombreux événements auxquels une adolescente ou une jeune adulte peut habituellement participer, tels que des fêtes, des anniversaires, des sorties entre amies, des cérémonies de remise de diplômes, bref, des dates importantes dans une vie normale. Cependant, elle affirme qu'elle ne souhaitait pas être "normale" et qu'elle a tiré profit de ses expériences de vie hors du commun.
Ses expériences olympiques gardent une grande place dans son coeur. L'américaine, qui vit à San Clemente, en Californie, souligne que les JO, c'est le plus gros événement auquel un athlète puisse participer. «C'est une des choses uniques qui rassemble le monde entier et c'est très étonnant» (...) «et de voir que cela a attiré tellement l'attention sur le sport du surf, ça été si incroyable».